vendredi 22 avril 2016

La PAQUE DANS LES RELIGIONS JUIVE ET CHRETIENNE: CAS DE L'AN 2016.




 INTRODUCTION

La perspective de notre recherche est de savoir la raison pour laquelle les grandes
religions du monde célèbrent la Pâque. En effet, si l’Eglise catholique romaine l’a fêtée le 27 mars 2016 (du calendrier Grégorien), la religion juive la commémore à partir de ce 14 Nissan de l’an 5776 du calendrier juif (c’est-à-dire à partir du couché  du soleil de ce 22 avril 2016 du calendrier Grégorien), tandis que l’ Eglise Grecque orthodoxe va la célébrer le 09 avril 2016 du calendrier julien (correspondant au 01 mai du calendrier Grégorien).
Les mots « Pâque » ou « Pâques » viennent du latin pascha emprunté au grec πάσχα, lui-même, par l'intermédiaire de l'araméen pasḥa, issu de l'hébreu biblique pesaḥ, dérivé du verbe pasaḣ qui signifie « passer au-dessus » car, selon la bible, les juifs avaient reçu l'ordre de sacrifier un agneau indemne de toute tare et d'en badigeonner le sang sur les montants des portes afin que les puissances qui viendraient détruire les premiers nés égyptiens lors de la dixième plaie, passent au-dessus de ces portes sans s'arrêter. Chaque année les juifs commémorent cet événement lors de la fête de Pessa'h. La Passion du Christ s'étant déroulée, selon les évangiles, durant ses célébrations, le christianisme a recyclé cette fête et sa symbolique, le Christ devenant l'agneau immolé pour sauver l'humanité de ses péchés. C'est seulement après le XVe siècle que la distinction sémantique a été marquée par la graphie entre Pasque (ou Pâque) désignant la fête juive et Pasques (ou Pâques) désignant la fête chrétienne.
I.                   LA PAQUE JUIVE : PESSAH
La Bible décrit la célébration de la Pâque de la manière suivante :
« Ce mois sera pour vous en tête des autres mois, il sera pour vous le premier mois de l'année. Parlez à toute la communauté d'Israël et dites-lui: Le dix de ce mois, que chacun prenne une tête de petit bétail par famille, une tête de petit bétail par maison. Si la maison est trop peu nombreuse pour une tête de petit bétail, on s'associera avec son voisin le plus proche de la maison, selon le nombre des personnes. Vous choisirez la tête de petit bétail selon ce que chacun peut manger. La tête de petit bétail sera un mâle sans tare, âgé d'un an. Vous la choisirez parmi les moutons ou les chèvres. Vous la garderez jusqu'au quatorzième jour de ce mois, et toute l'assemblée de la communauté d'Israël l'égorgera au crépuscule. On prendra de son sang et on en mettra sur les deux montants et le linteau des maisons où on le mangera. Cette nuit-là, on mangera la chair rôtie au feu; on la mangera avec des azymes et des herbes amères. N'en mangez rien cru ni bouilli dans l'eau, mais rôti au feu, avec la tête, les pattes et les tripes. Vous n'en réserverez rien jusqu'au lendemain. Ce qui en resterait le lendemain, vous le brûlerez au feu. C'est ainsi que vous la mangerez: vos reins ceints, vos sandales aux pieds et votre bâton en main. Vous la mangerez en toute hâte, c'est une pâque pour Yahvé. Cette nuit-là je parcourrai l'Egypte et je frapperai tous les premiers-nés dans le pays d'Egypte, tant hommes que bêtes, et de tous les dieux d'Egypte, je ferai justice, moi Yahvé sang sera pour vous un signe sur les maisons où vous vous tenez. En voyant ce signe, je passerai outre et vous échapperez au fléau destructeur lorsque je frapperai le pays d'Egypte. Ce jour-là, vous en ferez mémoire et vous le fêterez comme une fête pour Yahvé, dans vos générations vous la fêterez, c'est un décret perpétue » (Exode 12, 1-14).
En 2016, la Pâque juive est célébrée à partir du 23 avril. Vendredi 22 avril 2016 au coucher du soleil commence Pessah, ou la Pâque juive. Le premier véritable jour de fête sera donc le jour suivant, le samedi 23 avril 2016. Les festivités prendront fin au soir du samedi 30 avril 2016.
Les rites associés à Pessah :
- L’interdiction de manger toute nourriture contenant de la levure (’Hametz) pendant la fête (on ne mange pas de pain, pâtes...)
- Le commandement de manger des matzot, c’est à dire du pain n’ayant pas levé (azyme)
- Le récit de la sortie d’Égypte et l’évocation des miracles qui s’y sont déroulés (Haggada)

Le Séder est le repas rituel pris les deux premiers soirs de la fête juive de Pâque (seulement le premier soir en Israël). Au cours de ce dîner, on lit la Haggada qui retrace l’histoire de l’Exode des Hébreux hors d’Égypte où ils étaient réduits en esclavage, d’après la tradition biblique.
Le Séder répond au commandement religieux que tous les Israélites doivent rappeler et transmettre dans leurs familles le souvenir de la libération divine.
La composition du Séder
Les Juifs utilisent un plateau spécifique à l’occasion du Séder ; celui-ci doit comporter les sept éléments suivants :
- Trois Matsoth, du pain azyme, disposées l’une au-dessus de l’autre, chacune couverte séparément ;
- du Karpass, des herbes vertes (céleri, persil, radis...) ;
- de l’eau salée pour rappeler le goût des larmes des enfants d’Israël pendant leur esclavage ;
- du Maror, des herbes amères, pour rappeler l’amertume de la vie en Égypte (romaine, laitue, endives, raifort...) ;
- de la ’Harosset, un mélange fait à base de pommes, noix et cannelle dans du vin, symbole du mortier utilisé par les esclaves hébreux pour la fabrication des briques ;
- Zeroa : un os avec un peu de viande, grillé sur des braises pour rappeler le sacrifice de l’agneau Pascal à l’époque du Temple de Jérusalem ;
- Beytsa : un œuf dur, en souvenir de la destruction du Temple de Jérusalem.
Tout au long du récit de l’Exode, ces aliments sont utilisés comme symboles pour rappeler différents aspects de l’histoire rapportée par la Torah. Quatre coupes de vin (ou jus de raisin) sont bues par chaque convive à des moments spécifiques du Séder. Un dîner est également servi pendant le Séder. On dresse la table la plus belle possible, en signe de liberté. A chaque origine un plat différent : les juifs ashkénazes mangent de la carpe à la juive, une soupe chaude contenant des boulettes de farine de matsa : "les kneidlers" ; les juifs tunisiens se régalent avec le "msoki", sorte de ragoût de légumes, et le "fadd" d’agneau ; chez les Algérois, on sert un mets semblable, la "sqiya", plat de légumes et viande et matsot brisées[1].
II.                 LA PAQUE CHRETIENNE
Pâques est la fête la plus importante du christianisme. Elle commémore la résurrection de Jésus-Christ, que le Nouveau Testament situe le surlendemain de la passion, c'est-à-dire « le troisième jour »Jean 20,1-18). La solennité commence le dimanche de Pâques, qui pour les catholiques marque la fin du jeûne du carême, et dure huit jours (semaine de Pâques, semaine radieuse ou semaine des huit dimanches) (voir calendrier chrétien). Le pluriel de Pâques ne fait pas référence à une pluralité de dates. La langue française distingue en effet la Pâque originelle juive (ou Pessah) et la fête chrétienne de Pâques. La première commémore la sortie d'Égypte et la liberté retrouvée des enfants d'Israël. La fête chrétienne est multiple. Elle commémore à la fois la dernière Cène instituant l'eucharistie, la Passion du Christ et sa Résurrection.
La date de Pâques est fixée au premier dimanche après la première pleine lune qui suit le 21 mars, donc au plus tôt le 22 mars, si la pleine lune tombe le soir du 21 ; et au plus tard le 25 avril. Il convient de préciser qu'il ne s'agit pas de la lune observée, mais d'une lune dite ecclésiastique, méthode de calcul traditionnelle approchée. Les Églises occidentales ayant adopté à la fois la réforme grégorienne du calendrier et une correction concomitante pour le cycle lunaire ont souvent un jour de célébration différent de celui des Églises orthodoxes (le décalage pouvant être de 0, 1, 4, ou 5 semaines, selon les années). Il existe aussi certaines Églises chrétiennes qui choisissent de pratiquer la Pâque quartodécimaine en concordance avec la Pâque juive[2].
CONCLUSION
Les religions juive et chrétienne célèbrent la Pâque chaque année. L’élément commun est «passage ». Si la première commémore la sortie d’Egypte, c’est-à-dire, le passage de l’esclavage à la libération, la deuxième signifie, le passage de la mort à la vie, c’est-à-dire de la passion, de la mort et de la résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ. Les Eglises chrétiennes s’accordent sur cette dernière.

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